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Mithra, un Dieu qui refait lentement surface

Une religion assez curieuse s’est développée dans l’Empire romain à la fin du Ier siècle : le mithraïsme.
Il en reste une trace à Bourg-Saint-Andéol.

Le dieu Mithra trouve son origine dans la zone indo-iranienne. La religion qui lui est associée a probablement été introduite par des marchands orientaux. Elle se développe dans le monde romain à la fin du Ier siècle. Ce culte réservé aux hommes va d’abord séduire les élites avant de se diffuser dans les autres couches de la société. Le mithraïsme va être dans un premier temps énergiquement combattu par le christianisme avant d’être complètement interdit par l’empereur Théodose en 392.

Beaucoup de mithraea (temple dédié à ce dieu, mithraeum au singulier) ont été exhumés le long de l’axe rhénan, en Italie, en Europe orientale, et en Asie Mineure au XIXe siècle. En France, pour le moment, on a retrouvé une vingtaine de mithraea et une soixantaine de sites marqués par le culte. À quelques exceptions près dont Strasbourg (1911), beaucoup de découvertes se sont faites après la Seconde Guerre mondiale ; par exemple Nuits-Saint-Georges (1948), Biesheim (1974) dans le Haut-Rhin, Mandelieu (1979) dans les Alpes maritimes, Septeuil (1983) dans les Yvelines, Bordeaux (1986), Angers (2010) Lucciana (2017) en Haute-Corse.

En Ardèche, il ne reste d’un mithraeum qu’un bas-relief, à Bourg-Saint-Andéol.
Mais il est très impressionnant : de 1,30 m sur 1,15 m, il représente le seul exemplaire en France à être sculpté à même la roche, si bien qu’il est connu depuis fort longtemps. Comme il a toujours été visible, il n’a pas eu besoin d’être redécouvert. Il représente le sacrifice d’un taureau par Mithra, coiffé d’un bonnet phrygien (ce qui ne veut pas dire qu’il s’agit d’un dieu républicain !). La mort de la bête traduit une résurrection symbolisée par des épis de blé. Le serpent représente le bien et le scorpion le mal. Un chien vient lécher le sang du taureau. Sur l’épaule de Mithra se trouve un corbeau, messager du soleil, qui ordonne d’occire le taureau. Enfin, en bas du bas-relief est gravée une dédicace de trois lignes dédiée au dieu Mithra. Cette sculpture est inscrite au titre des Monuments historiques depuis 1927.

Dans un colloque qui s’est déroulé le 2 octobre 2021, Alain Famchon, spécialiste de Saint-Montan, émet l’hypothèse de l’existence d’un autre mithraeum à cause d’un nom toponymique évoquant ce dieu. La commune est située à quelques kilomètres de Bourg-Saint-Andéol, mais pour le moment, le site n’a pas pu être fouillé.

Benoit Pastisson

 

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