Les Grottes de Soyons
Les sites souterrains d’Ardèche les plus connus sont localisés dans le sud du département. Mais Soyons, un village situé à quelques kilomètres de Saint-Péray dans l’Ardèche du centre, au bord du Rhône, possède lui aussi un patrimoine sous-terrain, archéologique et naturel, exceptionnel.
Les premiers Ardéchois comptent probablement parmi les plus anciens habitants du pourtour méditerranéen. En effet, les premières traces humaines identifiées dans l’aven d’Orgnac datent de plus d‘1 million d’années avant Jésus Christ.
Une occupation humaine y est attestée depuis 100 000 ans. Un ensemble de cavités occupées par l’homme de Néandertal a été découvert en 1870. En 1985, un squelette de mammouth y a été mis à jour lors de travaux de construction d’une cave et le potentiel archéologique de la zone est loin d’avoir été épuisé.
L’occupation humaine est continue sur cette zone depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours. Les hommes du paléolithique (de 50 000 à 35 000 ans avant Jésus Christ) ont été présents dans une bonne partie de l’Ardèche. On en trouve des traces dans des grottes calcaires à proximité des points d’eau et notamment à Soyons.
Les solutréens (de 35 000 à 10 000 avant Jésus Christ) vivent principalement de la chasse du renne. Ils peuplent la vallée de l’Ardèche mais aussi celle du Rhône. Le mammouth trouvé dans une cave de Soyons est leur contemporain, deux aires de dépeçage de mammouths ont été identifiées à Soyons.
À l’âge du Cuivre (vers 3 500 à 2 500 avant Jésus Christ), l’homme enterre ses morts et l’on en trouve la preuve dans certaines des grottes de Soyons, non visitables : grotte des Enfants et Trou Roland.
La présence de peuplement aux âges du Bronze et du Fer (de 2 000 avant Jésus Christ jusqu’au 1er siècle de notre ère) est également attestée sur le site avec la présence d’un oppidum gaulois : la déesse Soïo y était vénérée, c’est la divinité qui a donné son nom au village.
Les grottes de Soyons sont étagées en gradin et sont dotées d’un réseau complexe de cheminées et de galeries. Deux de ces cavités, une grotte préhistorique et une grotte à concrétions, sont ouvertes à la visite guidée. Pour y accéder, il faut emprunter un petit sentier qui grimpe dans la colline, au sud du village et qui offre un magnifique panorama sur la vallée du Rhône, le massif du Vercors et celui du Ventoux.
- La grotte de Néron (nom du chien de l’archéologue qui est entré le premier dans la cavité) est un lieu où ont vécu en alternance les hommes de Néandertal et les animaux des cavernes.
Le guide aborde différents sujets liés à la préhistoire : le travail des archéologues et les techniques de fouilles, l’homme de Néandertal, son mode de vie et son usage du feu, l’évolution des outils, les animaux qui ont trouvé refuge dans ces grottes (lions, ours, loups, hyènes…).
Cette présentation est illustrée par une reconstitution à l’intérieur de la grotte, d’hommes de Néandertal autour d’un foyer et de prédateurs qui vivaient à leurs côtés.
- La grotte du Trou du Renard, offre un décor sculpté par les eaux d’infiltration de stalactites, de stalagmites et draperies.
Un petit musée situé dans le village permet de découvrir les objets trouvés sur le site et ses alentours et retrace l’histoire de l’occupation humaine dans le coin depuis la préhistoire jusqu’au Moyen Âge.
Marie-Françoise Chabriol