Moulinage de la Neuve - Copyright MF Chabriol

Le Moulinage de la Neuve

Le seul moulinage ardéchois ayant conservé d'authentiques machines en état de fonctionnement.

Le moulinage a représenté une activité très importante en Ardèche puisqu’au 19è siècle le département comptait plus de moulinages que de villages. Les anciens ateliers, souvent de belles bâtisses en pierres apparentes, ont été la plupart du temps transformés en logements ou en salles d’exposition. Or le moulinage de la Neuve, situé dans le petit village de Marcols les Eaux au cœur du Parc des Monts d’Ardèche, a gardé sa configuration initiale. Il est désormais géré par l’Association « Moulins et moulinages de la Glueyre » qui propose de passionnantes visites guidées pendant les mois d’été.

Le guide présente les grandes étapes du traitement du fil de soie :

  • La magnanerie : élevage des vers à soie
  • La filature : dévidage et assemblage des fils du cocon pour obtention de la soie grège
  • Le moulinage : torsion des fils de soie grège pour transformation en fils ouvrés à des formats (grosseur, résistance, élasticité…) répondant aux cahiers des charges des industriels et permettant ensuite de confectionner différents types de tissus (brillants, transparents…)
  • Le tissage et la confection.

L’activité de moulinage s’est développée dans le Vivarais grâce à la présence de nombreux cours d’eau pure fournissant l’énergie hydraulique et à la main d’œuvre abondante.

La visite permet de comprendre l’activité et de se représenter le travail dans un atelier de moulinage au 19è siècle.

Une démonstration est faite dans la salle principale qui est à voûte d’arête pour une meilleure homogénéité de la température et de l'humidité. L'ensemble des métiers était actionné par la seule force hydraulique de la rivière (la Glueyre) et par une roue à augets installée au sous-sol du bâtiment.

Les conditions de travail étaient rudes : le travail était assuré par des jeunes filles qui apportaient les premiers revenus en numéraire à leurs familles qui vivaient dans une économie de troc. Au 19e siècle, les ouvrières travaillaient 12 heures par jour (8 heures pour les enfants entre 8 et 12 ans) 6 jours par semaine dans un bruit continu, dans l’humidité (85%) et la chaleur (25°) alors que la température extérieure pouvait descendre jusqu’à -15° en hiver. Heureusement pour leur santé, la plupart des ouvrières arrêtaient ce travail quand elles se mariaient. Seulement trois hommes travaillaient dans le moulinage : le patron, le contremaître et le mécanicien.

Le guide retrace aussi l’histoire de la famille Giraud qui a créé ce moulinage en 1860. La dernière représentante de la famille, Marie Giraud a eu un parcours hors du commun. Née en 1899, elle a, entre autres, appris l’anglais, ce qui était peu courant pour une jeune ardéchoise à cette époque. Pendant la 2e guerre mondiale, elle a aidé des réfugiés juifs et a contribué au sauvetage d’un aviateur anglais dont l’avion s’était écrasé sur la commune de Marcols (Rocher de Bourboullas). Personnalité appréciée par les villageois, elle a été en 1945 élue maire de la commune devenant ainsi la 1ère femme maire d’Ardèche et c’est aussi elle qui a eu l’idée de conserver les machines après l’arrêt de l’exploitation du moulinage en 1967.

Article rédigé par Marie-Françoise Chabriol avec le concours de Pascal Breugelmans, chargé de communication de l’Association Moulins et Moulinages de la Glueyre

Marie-Françoise Chabriol

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