La Fondation Crédit Agricole Pays de France restaure l'Ardèche

La Fondation Crédit Agricole Pays de France soutient actuellement trois projets en Ardèche, situés à Lamastre, Montpezat-sous-Bauzon et à Montréal.

 

1. Arboretum Descours à Lamastre

Lieu de préservation de la biodiversité accessible à la population locale, l’arboretum Descours regroupe plus de 30 espèces différentes. Gérard Descours, habitant de la commune de Lamastre, décédé en 2017 a fait don de son arboretum
à la commune de Lamastre. Situé au quartier du Mas, le site fait l’objet depuis 4 ans d’une valorisation initiée par la municipalité, en partenariat avec le Parc Naturel Régional (PNR) des Monts d'Ardèche, ainsi que la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO).
Cet espace dédié à la faune et à la flore est un havre de paix au sein duquel diverses espèces naissent, grandissent et se reproduisent. Actuellement les habitants et les touristes peuvent profiter d'un sentier d'interprétation avec des plaques d'identifications des arbres et quelques fiches sur la faune environnante.
De nombreux espaces de repos ont été installés par l’école de production Charles de Foucauld de Lamastre pour accueillir les promeneurs. En mai 2022, Jean Descours (fils de Gérard Descours), résident parisien, a salué le travail des jeunes et
souligné la démarche globale de développement de la biodiversité et de protection de l’environnement avec, par exemple, un parking non goudronné et paysagé.
La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), lors d’une visite, a constaté que le site n’apportait pas suffisamment de protection aux oiseaux. Le manque de présence d’arbustes et arbrisseaux pose un problème de nidification et de nourrissage
de ceux-ci. La création des zones de plantation afin d’améliorer cet espace de vie de la faune locale est en cours. Une prairie fleurie et des murs en pierres sèches sont également en cours de restauration.
Afin de valoriser le travail et les recherches, d’autres fiches descriptives sont produites. L’objectif est de faire perdurer le projet et le site entier. Pour cela, avec le soutien des agents d’entretien de la commune, la mise en place d’un point d’eau d’arrosage est nécessaire. Cela permettra la reprise des nouveaux végétaux et la sauvegarde de certains arbres qui pourraient souffrir des futures périodes de sécheresse.
Ce projet local est largement porté par l’école de production Charles de Foucauld de Lamastre. L’école prépare les jeunes pour le diplôme CAPA Jardinier Paysagiste. Elle met en oeuvre une pédagogie adaptée qui s'appuie sur une
mise en condition réelle de production. C’est donc la commande client qui détermine la progression pédagogique, l’arboretum Descours est donc aussi un lieu d’apprentissage. Les apprentissages partent de la pratique pour aller vers la théorie. L’élève est non seulement acteur, mais aussi producteur de ses savoirs. L’établissement, orienté dans le domaine du paysage, s’adresse à des jeunes de 15 à 18 ans en situation de décrochage scolaire. Il a pour but de répondre à une problématique de recrutement de main-d'oeuvre qualifiée dans les départements Drôme et Ardèche et de donner une perspective d'insertion sociale à de nombreux jeunes.


2. La côte du Pal à Montpezat-sous-bauzon

Au pied du talus cévenol, à l’ouest d’Aubenas, Montpezat-sous-Bauzon est un bourg routier qui a toujours favorisé les échanges commerciaux et la complémentarité des ressources entre les montagnes d’Auvergne et la Vallée du Rhône.
La côte du Pal est une ancienne route pavée, elle permettait de franchir les Cévennes, en passant de 600 à 1200 mètres d’altitude en 6 kilomètres. Cette calade est en fait le tronçon le plus raide de l’ancienne route Avignon-Le Puy, très fréquentée par marchands et pèlerins au Moyen Âge. Les hommes ont aménagé depuis l’Antiquité ces pentes abruptes et plusieurs tracés se sont succédés au cours des siècles dans les pentes qui dominent le bourg de Montpezat.
Le dernier aménagement d’importance s’est déroulé sous la houlette des États du Languedoc, entre 1680 et 1720.
Au carrefour de trois routes qui se dirigeaient vers le Velay, le Gévaudan et le Bas Vivarais, le village développa des activités artisanales en lien avec la tannerie, la coutellerie et le textile.
Un important péage est installé au pied et au sommet de la Côte du Pal, source d’importants revenus pour la famille seigneuriale de Montlaur. D’innombrables caravanes de mulets, chargés de marchandises, transitaient par Montpezat.
Seuls ces animaux pouvaient emprunter la côte du Pal, étroite et raide. Afin de favoriser le transit par charrettes, la Côte est réaménagée à la fin du XVIIe siècle et portée à une largeur de quatre mètres environ, serpentant dans les
châtaigneraies puis dans une forêt de hêtres.
La mairie de Montpezat-sous-Bauzon, propriétaire de la côte du Pal (inscrit au titre de monument historique) lance une grande campagne de restauration.
Soutenue par des murs parfois monumentaux, la voie pavée est aujourd’hui fortement dégradée dans certaines portions du tracé, faute d’entretien fréquent. Les travaux visent à remonter certains murs de soutènement de la route ainsi que de rénover son pavé, durement endommagé sur de nombreux tronçons. Un aménagement pédagogique du tracé est envisagé, avec une mise en valeur du patrimoine géologique (5 anciens volcans sur la commune !), historique, botanique et ethnologique de la zone concernée. La côte du Pal sera reliée aux réseaux de chemin et Grande Randonnée qui passent à proximité. En 2023, des travaux urgents doivent être entrepris sur des tronçons qui ont été identifiés. Un entretien annuel sera ensuite nécessaire pour prévenir des dégradations des murs de soutènement et des pavés de la Côte. Ces interventions permettront de transmettre les savoir-faire liés aux murs en pierre sèche et calades traditionnelles, au travers de stages d’apprentissage et de chantiers participatifs.

 

3. La Tour de Joyeuse au Château de Montréal

Situé en Ardèche Méridionale sur les contreforts sud du Massif du Tanargue, Montréal culmine à 371m et compte 580 habitants. Ce village médiéval en pierre est connu pour son château du 13e siècle, son église Saint Marc (début 17e siècle), son calvaire et ses places ombragées. Avec le développement du tourisme vert et sa proximité avec la grotte Chauvet, le village voit son nombre de visiteurs s'accroître. La commune, intégrée au Parc Naturel des Monts d’Ardèche, a lancé plusieurs projets comme la création d'un chemin de découverte du village interactif et la réhabilitation de la tour dite "tour de Joyeuse".
Inscrite au titre des monuments historiques, la tour de Joyeuse a changé plusieurs fois de propriétaire pour devenir propriété de la commune, certainement lors de la Révolution. Elle daterait de la fin du 12e siècle/début du 13e.
De plan quadrangulaire, elle mesure 22 mètres de hauteur pour une épaisseur de mur de 2,5 mètres. Elle est actuellement vide bien que des traces de l’existence de 3 planchers, aujourd’hui effondrés, soient visibles. Son accès se situe à 7 mètres du sol par une porte étroite couverte d'un arc brisé. La maçonnerie est soignée, mais non homogène sur toute la hauteur. La taille des bossages sur certaines parties de la tour laisse penser à une réfection des parements au 14e siècle.
C’est l’association « Patrimoine de Montréal » qui s’engage avec dynamisme pour la préservation et la valorisation du patrimoine de la commune et, en particulier, de cette tour.
Face à la détérioration de la Tour, la commune et l’association Patrimoine de Montréal ont fait appel à un architecte du patrimoine. Il a défini deux étapes pour réhabiliter la tour.
D’abord, la sécurisation avec étaiement de la baie de la façade nord-ouest, mise en place d'une arase hydrofuge pour éviter les infiltrations d'eau dans les murs, purge en profondeur des végétaux sur le dessus et les façades de la tour, jointoiement
de rang de pierres pour assurer la stabilisation permanente du dernier rang de pierres, colmatage des fissures en façade, évacuation des gravats qui se sont accumulés au fond de la tour. Enfin, la reconstitution des planchers, la création
d’une couverture et d’une rampe d’accès. L’objectif est d’ouvrir un espace culturel dans la tour pour 2027

Julien Callon
Fondation Crédit Agricole Pays de France

https://fondation-ca-paysdefrance.org/