Whisky Tanargue

L'Ivresse des mots peut être consommée sans modération

Les adeptes des circuits courts peuvent se réjouir. Voilà que l’Écosse arrive en Ardèche !

Il va falloir revoir ses connaissances : jusqu’à maintenant, le nom de Papin (Denis) évoquait la machine à vapeur et celui d’Ollier (Léopold) celui d’un Ardéchois qui fut le premier à abandonner l’amputation et à permettre le maintien et la mobilité des membres. Est-ce pour leur rendre hommage ? François Papin et Cédric Ollier ont mis au point une concoction faisant appel à la vapeur et à la chirurgie : le whisky ardéchois. Mais alors qu’un fabricant précédent faisait venir les ingrédients et ne faisait que fonctionner son alambic dans le département, nos deux alchimistes n’utilisent que des matières premières locales.

Ivre d’Ardèche ! Il fallait y penser. François Papin précise : « Pour produire, il faut une bonne orge issue de la terre, de l’eau pour le transformer et du feu pour le distiller. Or le Tanargue est le point de rencontre de ces éléments : la pluie y tombe jusqu’à 2000 mm par an et le feu de la foudre le frappe très souvent. Il semble d’ailleurs que le nom de cette montagne vient du « Jupiter Gaulois » : Taranis, Dieu du ciel et du tonnerre. L’un des attributs de ce dernier, la roue céleste, se retrouve d’ailleurs sur notre logo ! ». Or, justement, n’est-ce pas la roue qui évoque aussi le mouvement évité par l’amputation et la machine à vapeur ?

Près des tourbières de Montselgues, pendant une soirée arrosée de whisky écossais, l’idée a germé : pratiquer une opération dans le but de condenser une délicieuse vapeur de whisky aux parfums du terroir d’ici. Bingo ! La première opération a eu lieu en 2017, mais il fallut du temps après l’opération pour qu’un coup de piston fasse jaillir de la cuve le premier whisky Tanargue à fin 2020 : pour que le produit ait pleinement de la jambe, la rééducation aura duré trois ans. Le choix de la « chaudière » n’est pas laissé au hasard : le vieillissement se déroule dans des fûts de chêne ayant servi pour des vins blancs ardéchois vinifiés à partir de cépages locaux. Mais cette première production pose tout de même un problème : les muscles du whisky fonctionnent maintenant si bien qu’il s’est intégralement fait la malle dans des estomacs humains, créant des vapeurs de plaisir. Il ne reste qu’à attendre la prochaine production pour voir si l’opération a réussi avec le même succès.

La maison confectionne aussi du gin, lancé en 2018, produit en partenariat avec la brasserie artisanale Free Mousse de Saint-Jean-de-Muzols qui réalise le moût servant à la distillation. De nombreuses épices sont utilisées pour apporter complexité et longueur en bouche : la cardamome, l’anis étoilé, le clou de girofle, la cannelle, la coriandre et la baie de genièvre donnent à la boisson la passion d’un exotisme tout ardéchois.

Bravo, François Denis Papin, bravo, Cédric Léopold Ollier, d’avoir trouvé le moyen de mettre autant de vapeur dans tous nos membres.

Benoit Pastisson

Liste des points de vente quand la nouvelle production sera arrivée : https://www.tanargue.com/points-de-vente

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Whisky Tanargue Pts de vente