Truffe

La Truffe Ardéchoise

En se promenant en Ardèche, il est possible de ramasser des outils préhistoriques, des morceaux de volcans et aussi… des truffes. Qui l’eût cru ?

Le champignon le plus prisé au monde pousse dans le Vivarais ! et pas qu’un peu : si l’on remonte un siècle en arrière, 20 tonnes de truffes par an étaient produites dans le département.

 

Aujourd’hui, le ramassage est quasiment confidentiel. Il existe pourtant un syndicat des trufficulteurs ardéchois, fort de 110 membres, et une fédération Auvergne-Rhône-Alpes. Son président, Didier Roche pratique la trufficulture à Serrières dans le nord du département.

Mais actuellement, moins d’une demi-tonne par an est ramassée. De l’autre côté du Rhône, dans la Drôme, la production est beaucoup plus importante : entre 6 et 8 tonnes chaque année, une véritable manne pour le département. 80 % de la production nationale se fait d’ailleurs dans la Drôme et le Vaucluse, pas dans le Périgord, contrairement aux idées reçues.

En Ardèche, les trufficulteurs ne le sont pas à plein temps. Ils sont obligés d’avoir d’autres activités. Pourtant, depuis quelques années, tout est fait pour relancer la filière. Des plans ont été élaborés, l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) a pris le champignon par ses cornes noires. Cet institut fait depuis deux ans des tests sur un site secret dans le sud Ardèche, avec un suivi technique réalisé par le CRPF (Centre Régional de la Propriété Forestière).

L’espoir est de contrôler la poussée des truffes afin de la domestiquer et de l’élever sans que ce ne soit aléatoire comme actuellement. La recherche se fait donc dans le but de rationaliser la pousse. Même le Conseil départemental s’y est mis : une aide de plusieurs centaines de milliers d’euros a été accordée à la filière pour planter de nouvelles truffières, pour expérimenter des techniques nouvelles et pour identifier des zones potentiellement les plus adaptées. Enfin, autre raison qui donne du poids au développement de la truffe, remettre en culture des terrains à faible potentiel agricole, sur des terrasses laissées à l'abandon.

La truffe est idéale pour ces terres dont on se sait plus que faire. De plus, en Ardèche, on a planté beaucoup de chênes qui vont avoir une dizaine d’années, l’âge idéal pour le développement des truffes. Pour ceux qui voudraient essayer d’aller en ramasser, voici quelques conseils : la truffe noire, la meilleure, celle que l’on trouve en Ardèche aime pousser sous une variété de chênes qu’on appelle justement « truffiers » dans la chaleur et l’humidité, mais toutefois sans excès d’eau. De plus, il est conseillé pour la trouver d’être accompagné d’un chien bien dressé ou d’un cochon, ces deux animaux pouvant les repérer grâce à leur odorat. La récolte doit se faire entre le 15 novembre et la mi-mars. Enfin, un bébé chêne truffier coûte moins de 20 euros. Il ne faut pas hésiter à en planter un dans son jardin, puis d’attendre dix ans.

Benoit Pastisson

Syndicats des trufficulteurs d’Ardèche : http://www.truffes-ardeche.fr/

 

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