Le château de Charmes sur l'Herbasse retrouve vie
Situé au coeur de la Drôme des Collines, à 25 km au nord de Valence, le château domine le petit village de Charmes sur l’Herbasse.
La visite en décembre dernier du château, en habits de fêtes, a été une très belle surprise. Chaque salle était joliment décorée dans une ambiance de Noël et abritait un guide qui racontait des anecdotes sur l’histoire du château ou sur sa récente restauration. Des photos montrant l’état de délabrement du château il y a seulement quelques années, l’Ardèche parisienne a eu envie d’en savoir plus sur les entrepreneurs qui se sont lancés dans un projet d’une telle envergure.
Nicolas Chevinesse, l’un des deux propriétaires du château depuis 2017, a répondu à nos questions.
Qu’est-ce qui vous a amené à acheter ce château ?
Je suis passionné par la sauvegarde du patrimoine. Ayant des attaches en Dauphiné, lorsque j’ai vu ce château à l’abandon, il m’est apparu comme une évidence que je devais m’y investir pour lui rendre vie en respectant son histoire et en en faisant un endroit où il fait bon vivre au XXIe siècle.
Mon associé Pierre Dussert de Rougemont et moi, nous avons pour objectif à la fois d’y habiter en famille et aussi d’en faire le premier château privé visité du département et contribuer ainsi au dynamisme économique du territoire.
Sa proximité (quinze kilomètres) avec le palais idéal du facteur Cheval devrait nous y aider. Ferdinand Cheval est né à Charmes sur l’Herbasse et le château et sa grotte ont été l’une des premières sources d’inspiration de l’artiste.
Quelle est son histoire ?
Un donjon en pierre a été construit au XIIe siècle sur l'emplacement d'une tour en bois installée au Xe par un moine cistercien. En effet, l’emplacement était idéal pour assurer la surveillance et la défense de la vallée de l’Herbasse.
Au fil des siècles, la fortification a été transformée en château de plaisance. La demeure a gardé une impressionnante allure médiévale mais son intérieur a été aménagé pour en faire un lieu de vie agréable : ouverture de larges fenêtres à
meneaux, installation de belles cheminées et de divers décors, aménagement d’une grotte de style romantique dans le jardin. Au XXe siècle, pas moins de treize familles ont été successivement propriétaires du lieu qui a fini par être abandonné pendant une quinzaine d’années.
Comment avez-vous procédé pour le restaurer ?
Il a fallu commencer par déblayer et nettoyer toutes les traces du squat pour y voir clair et se donner le temps de comprendre le monument. Ensuite, nous avons identifié les actions vitales pour la préservation de l’édifice qui est sauvé du squat mais pas de son péril ! Nous avons décidé de meubler les salles, à partir de biens de famille, pour ouvrir rapidement le château à la visite puis de rénover progressivement les pièces et le parc. Nous pouvons exploiter les 150 mètres linéaires d’archives conservées à Grenoble mais nous avons peu d’images ou de photographies du lieu. Nous veillons à conserver des traces de chaque étape du passé pour que le château garde son âme. Nous ne voulons pas une restauration « parfaite ». Nous nous appuyons sur une équipe d’une quinzaine de bénévoles dont la plupart étaient déjà actifs avant que nous achetions la propriété et qui cherchaient à préserver le château autant que possible.
Quelles ont été les bonnes surprises ? Et les moins bonnes ?
Le premier bonheur, c’est bien évidemment de voir le château revivre. Nous n’avons pas vraiment eu de mauvaises surprises. Mon associé et moi-même, de par notre parcours de vie, bénéficions d’une bonne connaissance des vieilles pierres et de nerfs solides pour gérer les inévitables aléas de chantier.
Quelles sont les animations prévues cette année ?
Nous avons pour objectif de varier les thèmes pour que nos visiteurs reviennent et découvrent le château sous un autre angle. Le château rouvre ses portes au public à Pâques avec une chasse aux oeufs et des parcours adaptés aux différents âges des enfants. Cet été, nous aurons en journée des visites guidées avec des animations qui seront indiquées sur le site Internet du château et des visites nocturnes avec éclairage aux chandelles.
À l’automne, nous prévoyons :
- une messe de la Saint Hubert
- une participation à la nuit des châteaux
- une ambiance mystérieuse pour les vacances de la Toussaint.
Nous terminerons l’année par une animation « Noël au château ». Une exposition photos permanente va être installée dans le parc pour montrer les différentes étapes de la restauration.
Marie-Françoise Chabriol
Adresse : Château de Charmes, 770 Château et Devey, 26260 Charmes-sur-l'Herbasse
Site Web : https://www.chateaudecharmes.fr/