L’ARDÈCHE INNOVANTE

L’Ardèche tisse les fils entre passé, présent et futur.


Le Conseil départemental de l’Ardèche a produit un document de communication qui valorise neuf entreprises de textile innovantes pour leurs qualités d’innovation et leur savoir-faire. Certaines sont des leaders mondiaux dans leur domaine.

Dès le 16ème siècle, le Vivarais se révélait comme un territoire propice au développement de toute une industrie fortement consommatrice d’énergie et de main d’oeuvre : l’eau qui dévale des montagnes, nécessaire pour entraîner les moulins et dévider les cocons et les jeunes filles laborieuses, nombreuses dans les campagnes. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, l’Ardèche compte près de 450 moulinages et filatures en activité, lesquels employent plus de 20.000 personnes. À partir des années 1850 les usines tournent à plein rendement de sorte que 80% de la soie ouvragée par les canuts de la Croix-Rousse à Lyon vient d’Ardèche.

La crise de la pébrine tuant les vers à soie et appauvrissant les magnaneries dans les années 1870 est suivie au début du 20ème siècle par la révolution de la fibre artificielle. Les manufacturiers qui subsistent apprennent sur le tas comment travailler ces nouvelles matières. Quand, au lendemain de la seconde guerre mondiale, arrive le nylon, et dans les années 2000, les textiles asiatiques qui inondent le marché, la capacité des industriels ardéchois à innover fait ses preuves.

S’ils ne sont aujourd’hui plus qu’une poignée à ouvrager la soie, ils sont devenus des experts dans l’art de filer, guiper, mouliner, texturer les polyamides et autres fils de verre ou de carbone pour les enrichir de nouvelles fonctionnalités. Ainsi, de nombreux secteurs d’activité font appel aux savoir-faire ardéchois : l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire, le sport, la confection, l’ameublement, la protection individuelle, l’univers du luxe etc.

L’industrie textile ardéchoise n’a plus rien à voir avec les moulinages et filatures d’autrefois.

L’emploi dans le textile en Ardèche, c’est 1268 personnes, soit 7,23 % de l’emploi industriel.

  • Moulinages Riou à Beauvène est spécialisée dans le moulinage de la soie naturelle. Ses clients sont des entreprises de la mode.
  • Blanchard SA à Intres et Saint-Julien-Boutières produit des textiles techniques à base de fils métalliques et métalloplastiques.
  • Ardelaine à Saint-Pierreville « entreprise du patrimoine vivant » est une filature de laine.
  • Moulinage Masseboeuf à Pont-de-Labeaume s’est spécialisée dans le fil élastifié utilisé dans la lingerie mais sait répondre à toute demande telle que le fil déperlant, ou absorbeur de choc ou rétro-réfléchissant ou « intelligent ».
  • Payen à Saint-Julien-en-Saint-Alban, aux Vans et à Berrias-et-Casteljau s’est spécialisée dans le fil élastique utilisé dans la confection de vêtements sportifs de haut niveau.
  • Contifibre à Saint-Julien-en-Saint-Alban « habille les jambes des femmes » étant le spécialiste du fil polyamide texturé.
  • Chamatex à Asperjoc, Boulieu-les-Annonay et Ardoix a fourni le fil Babolat des raquettes de tennis et maintenant des tissus techniques pour l’ameublement, le sport, la sécurité, la santé, la médecine et le luxe.
  • Le Groupe Porcher à La Voulte-sur-Rhône et Saint-Julien-en-Saint Alban traite le fil de verre pour le secteur automobile en ayant développé un traitement spécifique d’adhérisation.
  • Chomarat au Cheylard et à Mariac s’est spécialisée dans le fil de renfort pour composite en fibre de carbone, l’enduction et les films techniques pour l’aéronautique, la construction, l’automobile, le sport et le luxe.

 

D’après « L’Ardèche tisse la toile du monde » n° 7,
Le magazine de l’innovation, département de l’Ardèche

synthèse proposée par Béatrice Rigaud-Juré