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Après le gaz de schiste, le Lithium ?

Pour ralentir des rejets de CO2, la voiture électrique a le vent en poupe.
La batterie la plus utilisée fonctionne au lithium, très présent dans le sous-sol du Massif central.

Les besoins en lithium, principaux composants de nos batteries de téléphone et de nos voitures électriques, explosent. Mais la production devrait être insuffisante d’ici 2030. Pour fabriquer des batteries pour les téléphones et les voitures et vélos électriques, la France importe aujourd’hui presque la totalité de ce métal depuis l’Australie et l’Amérique du Sud.
Cependant, les besoins en lithium sont croissants et la France se trouve de plus en plus dépendante de ses importations. Elle essaie de mettre en place une production nationale. En 2018, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a recensé quarante-et-une sources de lithium dans l'Hexagone. Les lieux de ces gisements se trouvent dans une diagonale allant du Massif armoricain au Massif central. « Le Massif central apparaît clairement comme le domaine le plus prospectif pour l’exploration minière, notamment ses parties ouest, nord, centre et est », précisent les auteurs.
Le lithium produit actuellement en France se situe dans du granit exploité dans une carrière située près de Limoges, sur les premiers contreforts de ce fameux Massif central. Dans une tonne de cette roche, 20 à 50 kilos de lithium sont récupérables, une quantité nécessaire pour produire seulement deux batteries de voitures électriques. Autrement dit, il faut cinq cents kilos de roche pour une seule batterie !

L'extraction est difficile : « Il faut concasser la roche, la dissoudre », précisent les géochimistes qui sont formels : nos besoins en lithium vont être multipliés par trente, voire quarante d'ici dix ans. Imerys, le fabricant de matériaux industriels, a annoncé ce lundi la mise en exploitation minière d'ici 2027 d'un gisement de lithium en France à Beauvoir (Allier) qui sera « l'un des plus grands » d'Europe. L'investissement envisagé s'élève à un milliard d'euros pour exploiter pendant au moins 25 ans ce gisement.

Après le gaz de schiste et les éoliennes se pose une fois de plus le respect de l’environnement, qu’il soit écologique ou visuel. L’opposition entre économie et écologie prend ici un sens assez tordu. L’idée serait de produire des batteries électriques avec du lithium pour moins polluer la planète tout en massacrant la nature : polluer plus pour polluer moins ! Le raisonnement de l’exploitant chamboule toute logique. Même si pour le moment, aucun projet n’existe en Ardèche, l’un des atouts essentiels du département étant son patrimoine, ses habitants doivent rester vigilants.

Benoît Pastisson