L'Ardéchoise a perdu son père-fondateur
Gérard MISTLER co-fondateur et président de l’épreuve pendant 29 ans est mort en janvier dernier au guidon de son vélo. Il avait 75 ans. À Saint-Félicien, son village d’adoption, il avait inventé une course cycliste atypique faisant vibrer toute une région.
Le col des Murs prend son élan dans les vignes et les champs de lavande du Vaucluse. Gérard Mistler l’affectionnait. Il s’accommodait aisément de son pourcentage, il en appréciait les vues pittoresques sur le massif du Vercors. Ce samedi 21 janvier l’enchantement n’a pas eu lieu. Le passionné de vélo, le cycliste talentueux, l’organisateur hors pair, l’inventeur, le fédérateur, l’homme dans toute sa simplicité, s’est soudainement couché sur le bord de la route aux cotés de sa bécane. Une faiblesse cardiaque ignorée devait aussitôt transformer son escapade du jour en destin.
En 1992, Gérard Mistler, avec une bande de copains, créait un concept de compétition aussi novateur qu’improbable. Il s’agissait de réunir dans une même épreuve des cyclotouristes et des cyclosportifs. 16 768 inscrits en 2016. Vingt-cinq nationalités représentées. Mais Gérard Mistler voulait que l’Ardéchoise soit avant tout une fête pour tous. En tissant sa toile sur l’ensemble du département, les différents parcours fédèrent une multitude de villages. 9000 bénévoles se mobilisent ainsi chaque année pour accueillir les coureurs dans des ambiances aussi exceptionnelles qu’originales et toujours chaleureuses.
Samedi 15 juin, pour la 31e édition, gageons que tous les coureurs, accompagnateurs, organisateurs, bénévoles et spectateurs auront une pensée émue et reconnaissante pour celui qui restera l’icône de l’Ardéchoise.
Jean-Marie BAYLE